RW: Qui est Haweya Mohamed ?
Entrepreneuse, née et qui a grandi à Fontainebleau. L’avant dernière d’une famille de 5 enfants, maman d’un petit garçon de 1an ½ et j’espère change maker.
RW: C’est quoi réellement Afrobytes ?
Haweya: Afrobytes est une markeplace qui connecte les meilleurs profils de la tech africaine avec les écosystèmes Business et tech occidentaux.
Nous organisons notre événement chaque année au Medef, Le cœur de l’économie française, pour les rapprocher des investisseurs, des grands groupes français et internationaux ainsi que de la presse.
Pourquoi Paris?
En effet, pour les participants, il est plus facile de faire Dakar Paris que de faire Dakar Dar Es Salaam et c’est moins cher.
Pourquoi le Medef ? Nous souhaitons donner une posture « business » au continent et mettre fin à l’association Afrique = Charity case.
Ce faisant, nous répondons à une demande internationale qui cherche le meilleur endroit pour se connecter aux Tech entrepreneurs du continent et pour le moment Paris tient la meilleure place.
Ci dessous où vous verrez la typologie des personnes que nous rassemblons (Francophones, anglophones et lusophones). Notre événement est en anglais. Nous nous affranchissons des frontières et souhaitons être panafricains.
Cette année, nous sommes également allés tester l’intérêt pour Afrobytes à New York et à Hong Kong. L’appétit fut énorme et de belles perspectives sont à prévoir.
Ci dessous nous trailer:
Pour information, nous avions comme partenaires :
MEDEF & MEDEF International, Google, Facebook, JCDecaux , Konnect Africa ,Git Hub, EDF,WARI, Orange Digital Venture, General Computech (Entreprise malienne)
La presse était aussi présente. De nombreux journalistes du monde entier comme Quartz Afrique,Tech Crunch, BBC World, BBC Africa et bien sûr TV5 France 24 RFI Trace TV Africa N°1, La Tribune Afrique, la RTI, La revue Banque, Madyness et bien d’autres…
Il s’agit d’un événement qui a pour vocation d’accélérer la verticale économique Europe Afrique, de sortir le sujet tech africaine « out of its borders » et d’accélérer ce fameux leapfrogging qu’effectue le continent.
Une des thématiques que j’aborde également depuis trois ans est le “Women tech space”.
Les personnes à qui je m’adresse ne veulent plus des formats « empowerement » creux et sans livrables opérationnels pour elles. Nous nous situons donc résolument dans une tonalité pragmatique. Ma session s’appelle, « Don’t empower me, I am already powerful »
RW: Où avez-vous eu l’idée de créer Afrobytes ?
Haweya: L’idée est née en 2015. Afrobytes est née en novembre 2015 d’une rencontre entre un ancien patron d’agence de publicité digitale et moi qui a eu un parcours un peu atypique. Je suis passée par des grands groupes dans les médias puis l’optique avec un passage chez Alain Afflelou auprès de qui j’étais chef de Cabinet puis le Maroc et enfin Afrobytes. Afrobytes est en quelque sorte le projet de ma vie, il s’agit d’une histoire qui est un peu plus proche de moi.
RW: Afrobytes existe déjà depuis combien de temps ?
Haweya: Nous venons de clôturer la troisième édition qui a eu lieu au Medef. Il y a eu des petits événements au début par exemple à l’institut finlandais puis chez Valtech et enfin L’évènement annuel qui fut au début une conférence et qui petit à petit est devenue un lieu de rencontre 100% professionnel.
RW: Quel impact peut avoir Afrobytes sur les start-up Africaines ?
Haweya: Les obstacles majeurs que rencontrent les startups sont les suivants : Besoin de fonds, besoin de partenariats commerciaux et de visibilité. C’est ce que nous tentons de faire à notre niveau. En portant le sujet hors du continent, en connectant les parties prenantes qui ne sont pas nécessairement aux mêmes endroits et enfin en
Changeant le narratif avec l’espoir qu’elle ait un impact sur la marque Afrique.
Tout ceci pour vous dire qu’une marque que l’on n’aime pas est une marque sur laquelle on n’investit pas. Aujourd’hui le continent africain détient un certain nombre de succès stories et ce qui est frappant c’est cette envie de nous raconter nous-mêmes.
RW: Croyez-vous un jour réaliser Afrobytes en Afrique ? si oui, quel sera le premier pays africain que vous ciblez ?
Haweya: Nous espérons. Il y a déjà de très bons événements sur le continent. Si nous y allons sera dans la collaboration.
RW: Comment expliquez-vous que les Startup africaines séduisent rarement les investisseurs africains ?
Haweya: Le continent africain compte peu de business angels. Il y a un manque de connexion et de connaissance. Une centaine d’investisseurs sont identifiés ce qui est très peu à l’échelle du continent alors que c’est un maillon de la chaîne qui est essentiel. Les Start ups africaines sont obligées d’avoir de la traction tout de suite, ça doit marcher car elles n’ont pas le choix.
Il y a des choses à faire et à entreprendre pour créer la confiance entre les startups africaines et les grands patrons du continent. Nous étions ravis et fiers d’avoir comme premier sponsor africain le CEO de Wari Monsieur Mbodje.
RW: Que pouvez-vous dire à l’endroit des femmes qui hésitent de se lancer dans les TIC ?
Haweya: Le continent africain est le continent de la transformation digitale. Le digital commence vraiment à prendre part notamment dans le PIB d’un certain nombre de pays africains . Les femmes du continent n’ont pas attendu le digital pour entreprendre. Il ne faut pas oublier que le continent détient le plus grand nombre de femmes entrepreneuses. Plus de 40% au Nigeria contre environs 10% aux Etats Unis…. ce qui est important c’est qu’elles ne soient pas exclues de cette nouvelle croissance et qu’on leur donne toutes les possibilités pour qu’elles aient accès aux outils afin d’accélérer leurs business. Elles sont au coeur des communautés, elles connaissent le terrain mieux que quiconque. Avec Afrobytes nous tentons de mettre sur scène le plus grand nombre de femmes afin aussi de promouvoir des rôles Model et ouvrir des perspectives aux jeunes femmes qui se posent des questions. Et vous, les médias êtes très importants pour nous.
RW: Votre mot de fin et un mot concernant le Restraweb Mag qui est le premier magazine des TIC au Congo Brazzaville.
Haweya: Comme évoqué plus haut. Vous avez un rôle essentiel dans ce que nous faisons. Grâce à vous, nous pouvons partager les infos et les opportunités avec le continent. l’Écosystème tech de votre région est peu visible mais cela change nous avions cette année Kinshasa Digital. Je suis donc très heureuse d’être en contact avec vous, très heureuse de renforcer notre relation pour le bénéfice du continent.
Saviez vous par exemple que plus de 50% du code du robot Sophia connu au niveau international était fait par la startup Icoglabs en Ethiopie? … Il s’y passe plein de choses, à nous maintenant de le dire.
Interview réalisée par Restra POATY