Après plusieurs années passées à travailler comme ingénieur en réseau et sécurité informatique, Alassane Tall réalise que la passion ne suffit plus. Il lui faut agir pour améliorer le quotidien de millions de consommateurs à travers le monde. C’est ainsi que ce jeune Sénégalais, âgé aujourd’hui de 39 ans, déploie son application de paiements instantanés Son objectif: remplacer les liquidités, les cartes bancaires ainsi que les terminaux de paiements.
L’entreprise qu’il fonde en 2017 veut s’imposer dans le petit monde de la monnaie électronique avec plusieurs services. «Avec Kraliss, les utilisateurs peuvent payer – encaisser – envoyer et recevoir des fonds instantanément entre particuliers ou auprès d’un marchand», explique le fondateur de Kraliss, Alassane Tall. Si son fondateur croit en cette application, c’est parce qu’il croit en l’universalité de sa plateforme. «Toute l’Afrique est concernée par le mobile-money. Alors que dans les pays développés, les commerçants souhaitent vraiment payer le moins de commissions bancaires lors qu’un client effectue un paiement par la carte bleue. Et ce système, en plus de répondre à toutes les problématiques des particuliers et des commerçants, , il est adaptable à toutes les devises», analyse-t-il.
Si le pari est osé dans un secteur toujours plus concurrentiel, Alassane Tall entend bien bousculer la concurrence. «Dès le départ, nous avions voulu mettre en place avec Kraliss un système d’encaissement gratuit, illimité, multidevises et sans frais de change sur les transactions pour les particuliers et les commerçants», dit-il. Ce système permettrait ainsi l’émergence de terminaux de paiements électroniques qui fonctionneront sans commissions bancaires pour les commerçants contrairement à ce qui est d’usage aujourd’hui. Il faut dire que l’usage de la carte bleue fait face à de nombreuses réticences notamment en Allemagne où près de 40% des commerçants, selon les autorités allemandes, ne proposent pas le paiement à la carte bleue – optant ainsi en faveur de l’espèce afin d’éviter les très onéreuses commissions bancaires émises par les terminaux de paiements classiques
L’universalité passe aussi par la démocratisation
Selon une étude récente de l’UNESCO, l’Afrique compterait près de 30% d’illettrés. Si le taux d’alphabétisme serait passé de 52 à 70% entre 2016 et 2018 sur le continent, il demeure pas moins que la lutte pour une meilleure insertion économique et sociale des illettrés constitue un défi majeur à relever pour rendre le développement de l’Afrique endogène et inclusif. Il s’agit d’une réalité qui n’a pas échappé à Alassane Tall. «Notre plateforme a été entièrement conçue pour une utilisation simplifiée de celle-ci grâce à des icônes. L’utilisateur peut ainsi se fier à sa mémoire visuelle afin de faciliter l’utilisation de l’application de paiement», nous décrit cet ingénieur franco-sénégalais spécialisé en ingénierie informatique.
Cibler la levée de fonds
Si Kraliss est une solution opérationnelle est disponible, il n’empêche que ses besoins financiers sont conséquents. Son fondateur les évalue entre 200 et 500 000 euros pour pérenniser ses activités. En attendant, Alassane Tall espère que la start-up va grandir davantage pour atteindre les 50 employés. Le chemin est encore long. Mais pour assurer sa croissance, il ne manque pas de stratégie. La jeune entreprise désireuse de nouer des partenariats stratégiques et de bénéficier d’une bonne incubation veut s’allier avec de grands noms du secteur à l’image de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et d’Ingenico Group, leader mondial des solutions de paiement, un des champions dans les terminaux de paiement implantés partout sur le continent puis aux quatre coins du monde.
Source: Cio-mag